Wavre 2016

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Providence - 2e Dragons - Wavre 2016

jeudi 19 mars 2015

Le manteau de dragon sous le 1er Empire

Le terme manteau sous le 1er Empire est spécifique, il s’agit d’un habillement d’extérieur utilisé contre le froid, les frimas et les intempéries. Cette pièce d’uniforme se porte par-dessus l’habit d’un homme qui monte à cheval.
Le manteau n’est usité réglementairement qu’en petite tenue. (Par opposition à la grande tenue, dont la recherche vestimentaire, a pour premier objectif de valoriser la personne lors des moments pointés par le règlement, et ceux plus personnels décidés hors service. La petite tenue affiche pour volonté première, le confort et la praticité. Elle se porte en service ordinaire, en route et en campagne.)

Mais contrairement à sa définition contemporaine, le manteau désigne, dans les rangs de l’Armée Impériale, un vêtement sans manche, que nous définirions actuellement sous le vocable de cape.

Cuirassiers en manteau (Vernet)
Planche 67 du volume IV du projet
de règlement sur l'habillement du major Bardin

À partir du moment où les manches lui ont été adjointes, il est devenu le manteau-capote, capote-manteau ou manteau à manches.

Dragons en manteau-capote (Vernet)
Planche 66 du volume IV du projet
 de règlement sur l'habillement du major Bardin

Le dictionnaire de la grande Armée (A. Pigeard) définit le manteau comme suit :
"Les manteaux protègent les cavaliers, leurs armes et leurs munitions des intempéries.
En temps de paix on peut, pendant une route, tarder à les faire déployer, parce que l’homme, 
arrivant de bonne heure à son gîte, a le temps et les moyens de se sécher. Mais en temps de guerre il est d’usage, dès qu’il commence à pleuvoir, de faire déployer les manteaux ; l’averse passée, on les laisse sécher sur le dos des hommes avant de les rempaqueter solidement et convenablement sans s’arrêter. L’habitude de rouler les manteaux et de les croiser sur la poitrine un jour de combat
procure trois avantages : 

  • Le premier, de débarrasser l’ouverture des fontes ;
  • Le second, de permettre à la main de la bride d’être plus prés de l’encolure,ce qui facilite la conduite du cheval ;
  • Le troisième, enfin, de protéger le cavalier.

Manteaux roulés et portés en bandoulière.

Dans la cavalerie, le manteau est plié de la manière dite en « portefeuille ».
Le manteau des carabiniers, cuirassiers et dragons est le seul que le décret du 7 février 1812 ait conservé sous le titre de manteau ; celui des autres troupes à cheval a pris la dénomination de manteau à manches, parce qu’on lui a adapté des manches."

Le manteau, plié en portefeuille, était posé sur le porte-manteau. Sa parementure était invisible en campagne et en route. La charge étant élevée derrière les cavaliers, on décida en 1808, de placer le manteau sur les fontes.

Manteau plié en "portefeuille"

Ordonnance 1er vendémiaire an XIII


Le manteau du dragon est du type trois-quarts avec rotonde. Les devants sont parementés à l’intérieur de la couleur distinctive. Le parement des devants ne descendent pas jusqu'au bas du vêtement, nous retrouvons cette particularité dans la plupart des régiments. Cette règle n’en est pas pour autant absolue, puisque nous savons que les gendarmes d’élite de la Garde, entre autre, avaient leurs manteaux parementés sur toute la hauteur.
Le drap est blanc piqué de bleu (nuance "gris froid") selon l’appellation de l’époque.

Manteau de cuirassier
(identique pour les dragons)

On peut retenir, qu’au début du premier Empire, l’appellation manteau, (dans l’armée), désigne un vêtement ample avec ou sans rotonde (ou capuche), mais sans manche, utilisé pour ce protéger des intempéries lors de déplacements à cheval.

Dragons en manteau

Dès le moment où les manches sont ajoutées au manteau sa dénomination change il se nomme indifféremment ; manteau à manches, manteau capote ou capote manteau. Le manteau-capote, ou manteau à manche, est officialisé dans l’Armée Napoléonienne par le règlement Bardin de 1812.

1er Dragons en manteau-capote (Vernet)
Planche 91 du volume IV du projet
 de règlement sur l'habillement du major Bardin

Pour rappel, le règlement  de 1812 conserve le manteau sans manche aux dragons ainsi qu'aux carabiniers et cuirassiers.  Mais dans la pratique et comme le montrent les illustrations de Vernet, il semble en effet qu'ils portèrent le manteau-capote.

Manteau rotonde à manche ( modèle troupe)

Un manteau-capote conservé au musée de l'Empéri et un autre, ayant appartenu au dragon Durepaire et conservé au musée de l'armée à Paris démontrent l'existence de ces manteaux à manches à la fin de l'Empire. Des "rééditions" du Décret  du 7 février 1812 qui règle la Forme et les Dimensions des effets d'Habillement des Régiment des Troupes à cheval (publications 1819 et 1827) fait aussi mention de l'attribution du manteau-capote aux dragons ! En outre, Rousselot signale qu'à partir du règlement de 1812, les dragons ont un nouveau manteau, moins ample que l'ancien, à manches et non parementé.

Manteau à rotonde modèle 1812,
ayant appartenu au dragon Durepaire

Manteau à rotonde modèle 1812,
ayant appartenu au dragon Durepaire

Il est raisonnable de penser que le manteau-capote, sous ses premières formes, est apparu
dans la Grande Armée de manière autre qu’éventuellement ponctuelle ou pointée, entre fin 1807 et fin 1809, voir début 1810.
Dragons en capote

NB : Le terme capote désigne un vêtement moins ample que le manteau, pourvu de manches, mais vraisemblablement sans retonde ni capuche.Ce vêtement est employé dans les mêmes conditions que le manteau par des personnes n’utilisant pas le cheval pour les déplacements dans le service.

Sources: 
http://etat.major.empire.free.fr/uniformologie/Manteau%20empire.pdf
http://www.photo.rmn.fr/
Rousselot L., Dragons 1804-1805 - Planche N°7
ORDONNANCE PROVISOIRE SUR L'EXERCICE ET LES MANŒUVRES DE LA CAVALERIE, RÉDIGÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE LA GUERRE, DU ler. VENDÉMIAIRE AN XIII.,SECONDE ÉDITION.

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