En 1743, Maurice de Saxe, passé au service du roi de France, lève un corps composé de volontaires originaires d’Europe de l’Est. L’Antiquité est à la mode et le futur maréchal, par ailleurs féru de théâtre, dote ses cavaliers d’un casque à l’antique constitué d’un bandeau en peau de phoque surmonté d’un cimier bas. Ce corps très prestigieux devient, en 1761, le régiment des dragons de Schomberg.
Le casque est attribué, ainsi que l’habit vert, à l’ensemble des dragons par une ordonnance royale de 1763. Cet uniforme les distingue de la cavalerie de ligne. En effet, bien qu’ils soient au XVIIIe siècle de plus en plus assimilés à la cavalerie, les dragons sont à l’origine des troupes d’infanterie montée.
Sous le règne de Louis XIV, les dragons portent l’habit rouge, sont coiffés d’un bonnet en drap à longue pointe. Ils sont chaussés de souliers et de houseaux en cuir noir alors que la cavalerie de ligne porte les bottes-fortes. Leur armement individuel reflète leur double appartenance : il comprend un fusil d’infanterie, un pistolet d’arçon et un sabre de cavalerie. Ils se distinguent également par leurs instruments d’ordonnance, tambour et hautbois, et leur guidon plus petit qu’un drapeau d’infanterie, découpé en deux pointes arrondies. Les dragons sont destinés aux missions de harcèlement, à l’ouverture des chemins, à la couverture des troupes en marche, à l’escorte des convois. Lors des sièges, ils participent avec l’infanterie au service de la tranchée et marchent en tête de la colonne d’assaut. Dans les batailles rangées, ils sont aux côtés de la cavalerie, sur les ailes et participent à la poursuite du vaincu ou, au contraire, protègent la retraite de l’armée. Louvois les engage dans les Cévennes (1702-1705) pour contraindre les protestants à se convertir. Leur brutalité envers la population donne naissance au terme de dragonnade.
Le déclin de la guerre de siège et le retour à la guerre de mouvement, au XVIIIe siècle renforce leur place dans la cavalerie à laquelle ils sont incorporés en 1784.
Musée Armée