Le 29 mars 1814, les Prussiens mettent le feu au village de Venette : 160 maisons sont brûlées, ...
Commémoration de cet épisode de la campagne de France avec le Maréchal des logis-chef Laplume
et le 23 ème régiment de dragons (couleur distinctive jonquille).
et le 23 ème régiment de dragons (couleur distinctive jonquille).
"Décembre 1813. Les coalisés franchissent le Rhin. Bientôt,
par la vallée de la Marne et la vallée de la Seine, ils menacent Paris.
Napoléon a beau retrouver le génie militaire de Bonaparte, l'avance de
Schwarzenberg et de Blücher est inexorable. L'Empereur s’inquiète : Envoyez à Compiègne un bataillon de la Garde (...)
avec deux pièces de canon pour défendre le palais et la ville contre des partis
ennemis, ordonne-t-il le 9 février 1814. L'argenterie et tout ce qui pourrait être
trophée doivent être enlevés. Le major Otenin (nous dirions
aujourd'hui lieutenant-colonel) est chargé de cette mission. Ce vétéran -blessé
à de multiples reprises, n'aspire pourtant qu'à la retraite et au mariage
depuis le désastre de Russie. Mais c'est un homme de devoir et il brave les
difficultés.
Première difficulté : le manque d'hommes. Ceux dont il dispose sont peu aguerris, mal équipés, et n'ont chacun qu'une poignée de cartouches. Deuxième difficulté : la ville est démantelée par endroit et donc vulnérable. L'avenue des Beaux Monts offre un axe de pénétration large de 40 mètres : une aubaine pour l'ennemi.
Première difficulté : le manque d'hommes. Ceux dont il dispose sont peu aguerris, mal équipés, et n'ont chacun qu'une poignée de cartouches. Deuxième difficulté : la ville est démantelée par endroit et donc vulnérable. L'avenue des Beaux Monts offre un axe de pénétration large de 40 mètres : une aubaine pour l'ennemi.
Otenin opte pour une défense mobile du palais, combinant infanterie et artillerie. Il dispose sur les terrasses quatre canons et deux couleuvrines du XVII siècle. Ses dispositions font merveille.
Le 1 avril. L'ennemi entre dans le petit parc. Deux compagnies de chasseurs et un détachement de fusiliers prussiens marchent de front, drapeau déployé, tambour battant, poussant des hourras. Après deux vaines tentatives, c'est la Jeune Garde qui raccompagne les troupes du général von Krafft, baïonnette dans les reins. Partout ailleurs l'ennemi renonce, malgré la disproportion des forces. Avec 1 200 hommes et six canons, le major a tenu en respect les 28 canons et les 8 000 hommes du général von Bülow. Omniprésent, Otenin part en inspection du côté de la Porte-Chapelle. Il tombe, terrassé, alors qu'il apprend à un jeune conscrit à se servir de son arme. Lorsqu'il meurt le 2 avril, il sait qu'il a accompli sa mission, à un contre sept.
Otenin mort, son successeur et la municipalité ne songent qu'à une capitulation honorable. Le jusqu'au-boutisme du major leur paraît hors de saison : à l'heure du combat de Compiègne, Paris s'est déjà rendu et Napoléon s'apprête à abdiquer. D'ailleurs la défense de la ville et du palais n'a qu'une importance secondaire. Il n'y a donc pas foule pour suivre le convoi funèbre du « commandant d’armes de Compiègne ».
N'a-t-il pas exposé bien légèrement la ville à des représailles aussi cruelles que celles subies par Venette le 29 mars ? Ce jour-là, soixante maisons ont été brûlées et trente-quatre habitants ont péri..."
Source : http://www.histoire-compiegne.com/shc-otenin-empire.asp