Wavre 2016

Wavre 2016
Providence - 2e Dragons - Wavre 2016

jeudi 20 mars 2025

Jean-Baptiste Foucart : chirurgien-major des Dragons de la Garde impériale.

Jean-Baptiste Foucart (1768-1845) est chirurgien-major des Dragons de la Garde impériale.

Il voit le jour le 25 juillet 1768 à Ligny-Saint-Flochel, dans le Pas-de-Calais. 

Entré dans l'armée comme chirurgien de 3e classe en 1794, il est reçu docteur en médecine par la Faculté de Paris en 1805 et sert comme chirurgien-major des Dragons de la Garde impériale de 1808 à 1814. Il est décoré des ordres impériaux de la Légion d'honneur en 1807 et de la Réunion en 1814.

Il est décédé le à Paris.


Habit de Jean-Baptiste Foucart - chirurgien-major des Dragons de la Garde impériale

Les "officiers de Santé" (c'est leur titre) n' ont pas le droit de porter des épaulettes mais distinguent leurs grades par un système complexe de broderies dorées au collet et aux parements suivant le cas.

Il semble qu'à partir de 1807-1808 les grades se distinguent ainsi :

  • 1e Classe ou Chirurgien major : 2 boutonnières brodées bordées d'un galon en dents de loup aux parements et au collet ;
  • 2e classe ou Chirurgien aide-major : 2 boutonnières brodées sur le collet uniquement et galon en dents de loup bordant les parements et le collet;
  • 3e classe ou Chirurgien sous-aide-major : 2 boutonnières brodées sur le collet uniquement et galons en dents de loup bordant le collet. Galon simple bordant les parements.

Les qualifications des grades ont évolué sans qu'aucune ordonnance connue ne le stipule. Le chirurgien de 1e classe est devenu, vers 1806-1807 un Chirurgien major, celui de 2e classe devient aide-major et celui de 3e classe sous-aide major









Uniforme des officiers de santé des corps de cavalerie: Règlement de 1812

L'habillement des chirurgiens des corps de cavalerie (excepté la cavalerie légère) sera composé d'un habit de grand uniforme , d'un habit de petit uniforme, d'un gilet, d'une culotte et d'un manteau. L'habit sera, pour tous les officiers de santé, de drap bleu barbeau mêlé d'1/8e de blanc. Cet habit sera sans revers, boutonné sur la poitrine au moyen de 9 gros boutons.Les boutons seront ceux du régiment. La coiffure des officiers de santé de toute classe, consistera en un chapeau pareil à celui décrit pour les officiers de cavalerie.Les officiers de santé porteront des bottes et des éperons pareils à ceux en usage pour les officiers de leur régiment

Boîte d’instruments de chirurgie pendant la campagne de Russie de 1812


Le chirurgien Jean-Baptiste Foucart (1768-1845), major des dragons de la Garde impériale de 1808 à 1815, utilisa cette boîte d’instruments de chirurgie pendant la campagne de Russie de 1812. Elle témoigne du développement, au cours du Premier Empire, de la médecine d’urgence face au nombre considérable des blessés des campagnes napoléoniennes, à l’initiative de l’illustre Baron Dominique-Jean Larrey qui enseigna la pratique de ces soins très spécifiques.

En cuir marron avec des ornements en laiton doré, cette boîte de chirurgie est destinée aux opérations de trépanation. Elle se compose de plateaux mobiles et de compartiments recouverts de velours vert, dans lesquels se placent les instruments en acier. Le vilebrequin, l’outil qui crée le mouvement de rotation, est manquant. En revanche, sont présents : les trépans couronnés, les tire-fonds, les rugines, les élévatoires, la sonde creuse à tige mobile, la brosse et les aiguilles, instruments utilisés afin de relever les os enfoncés dans la boîte crânienne suite à un choc ou d’effectuer un percement pour retirer un épanchement.

Ce nécessaire permettait ainsi au médecin d’être mobile et de réaliser au plus vite les premières interventions et surtout les actes chirurgicaux, au plus près des champs de bataille afin d’améliorer les chances de survie des blessés, avant que ces derniers ne soient transférés vers l’arrière puis rapatriés.




Sources :

https://www.appl-lachaise.net/foucart-jean-baptiste-1768-1845

https://images.grandpalaisrmn.fr

https://collections.musee-armee.fr/le-recolement-au-service-de-sante-des-armees

http://dragonlaprovidence.blogspot.com/2014/12/uniforme-des-officiers-de-sante-des.html

Uniformes N° 42, mars-avril 1978

Tradition Magazine N°119, février 1997

dimanche 19 janvier 2025

Le manteau (nouvelle édition)

 Le terme manteau sous le 1er Empire est spécifique, il s’agit d’un habillement d’extérieur utilisé contre le froid, les frimas et les intempéries. Cette pièce d’uniforme se porte par-dessus l’habit d’un homme qui monte à cheval.

Le manteau n’est usité réglementairement qu’en petite tenue. (Par opposition à la grande tenue, dont la recherche vestimentaire, a pour premier objectif de valoriser la personne lors des moments pointés par le règlement et ceux plus personnels décidés hors service. La petite tenue affiche pour volonté première, le confort et la praticité. Elle se porte en service ordinaire, en route et en campagne.)

Mais contrairement à sa définition contemporaine, le manteau désigne, dans les rangs de l’Armée Impériale, un vêtement sans manche, que nous définirions actuellement sous le vocable de cape.

Cuirassiers en manteau (Vernet)
Planche 67 du volume IV du projet
de règlement sur l'habillement du major Bardin

À partir du moment où les manches lui ont été adjointes, il est devenu le manteau-capote, capote-manteau ou manteau à manches.

Dragons en manteau-capote (Vernet)
Planche 66 du volume IV du projet
 de règlement sur l'habillement du major Bardin

Le dictionnaire de la grande Armée (A. Pigeard) définit le manteau comme suit :
"Les manteaux protègent les cavaliers, leurs armes et leurs munitions des intempéries.
En temps de paix on peut, pendant une route, tarder à les faire déployer, parce que l’homme, 
arrivant de bonne heure à son gîte, a le temps et les moyens de se sécher. Mais en temps de guerre il est d’usage, dès qu’il commence à pleuvoir, de faire déployer les manteaux ; l’averse passée, on les laisse sécher sur le dos des hommes avant de les rempaqueter solidement et convenablement sans s’arrêter. L’habitude de rouler les manteaux et de les croiser sur la poitrine un jour de combat
procure trois avantages : 

  • Le premier, de débarrasser l’ouverture des fontes ;
  • Le second, de permettre à la main de la bride d’être plus prés de l’encolure,ce qui facilite la conduite du cheval ;
  • Le troisième, enfin, de protéger le cavalier.
Dragon à cheval portant le manteau
en bandoulière (Meissonier,1883)

Dans la cavalerie, le manteau est plié de la manière dite en « portefeuille ».
Le manteau des carabiniers, cuirassiers et dragons est le seul que le décret du 7 février 1812 ait conservé sous le titre de manteau ; celui des autres troupes à cheval a pris la dénomination de manteau à manches, parce qu’on lui a adapté des manches."

Dragons à cheval portant le manteau
en bandoulière (Meissonier,1883)


Le manteau, plié en portefeuille, était posé sur le porte-manteau. Sa parementure était invisible en campagne et en route. La charge étant élevée derrière les cavaliers, on décida en 1808, de placer le manteau sur les fontes.

Manteau, plié en portefeuille

Ordonnance 1er vendémiaire an XIII

Le manteau du dragon est du type trois-quarts avec rotonde. Les devants sont parementés à l’intérieur de la couleur distinctive. Le parement des devants ne descendent pas jusqu'au bas du vêtement, nous retrouvons cette particularité dans la plupart des régiments. Cette règle n’en est pas pour autant absolue, puisque nous savons que les gendarmes d’élite de la Garde, entre autre, avaient leurs manteaux parementés sur toute la hauteur.
Le drap est blanc piqué de bleu (nuance "gris froid") selon l’appellation de l’époque.

Manteau de cuirassier
(identique pour les dragons)

On peut retenir, qu’au début du premier Empire, l’appellation manteau, (dans l’armée), désigne un vêtement ample avec ou sans rotonde (ou capuche), mais sans manche, utilisé pour ce protéger des intempéries lors de déplacements à cheval.

Dragon en manteau

Dragons (Garde impériale) en manteau


Manteau à manches

Manteau à manches


Dès le moment où les manches sont ajoutées au manteau sa dénomination change il se nomme indifféremment ; manteau à manches, manteau capote ou capote manteau. Le manteau-capote, ou manteau à manche, est officialisé dans l’Armée Napoléonienne par le règlement Bardin de 1812.

1er Dragons en manteau-capote (Vernet)
Planche 91 du volume IV du projet
 de règlement sur l'habillement du major Bardin

Pour rappel, le règlement  de 1812 conserve le manteau sans manche aux dragons ainsi qu'aux carabiniers et cuirassiers.  Mais dans la pratique et comme le montrent les illustrations de Vernet, il semble en effet qu'ils portèrent le manteau-capote.

Manteau rotonde à manche ( modèle troupe)

Un manteau-capote conservé au musée de l'Empéri et un autre, ayant appartenu au dragon Durepaire et conservé au musée de l'armée à Paris démontrent l'existence de ces manteaux à manches à la fin de l'Empire. Des "rééditions" du Décret  du 7 février 1812 qui règle la Forme et les Dimensions des effets d'Habillement des Régiment des Troupes à cheval (publications 1819 et 1827) fait aussi mention de l'attribution du manteau-capote aux dragons ! En outre, Rousselot signale qu'à partir du règlement de 1812, les dragons ont un nouveau manteau, moins ample que l'ancien, à manches et non parementé.

Manteau à rotonde modèle 1812,
ayant appartenu au dragon Durepaire

Manteau à rotonde modèle 1812,
ayant appartenu au dragon Durepaire

Il est raisonnable de penser que le manteau-capote, sous ses premières formes, est apparu
dans la Grande Armée de manière autre qu’éventuellement ponctuelle ou pointée, entre fin 1807 et fin 1809, voir début 1810.

Dragons en capote

NB : Le terme capote désigne un vêtement moins ample que le manteau, pourvu de manches, mais vraisemblablement sans retonde ni capuche.Ce vêtement est employé dans les mêmes conditions que le manteau par des personnes n’utilisant pas le cheval pour les déplacements dans le service.

Port du manteau en reconstitution (2016):









Sources: 
http://etat.major.empire.free.fr/uniformologie/Manteau%20empire.pdf
http://www.photo.rmn.fr/
Rousselot L., Dragons 1804-1805 - Planche N°7
ORDONNANCE PROVISOIRE SUR L'EXERCICE ET LES MANŒUVRES DE LA CAVALERIE, RÉDIGÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE LA GUERRE, DU ler. VENDÉMIAIRE AN XIII.,SECONDE ÉDITION.




samedi 23 novembre 2024

Les sabres de Dragons : sous le Consulat (Nouvelle édition)

Le plus grand désordre régnait en matière d’armes blanches sous la Révolution. 

En décembre 1799, Napoléon Bonaparte, Premier Consul, décida non seulement de réorganiser la fabrication des sabres, mais aussi de fixer un modèle pour sa cavalerie.

 


Bonaparte, Premier Consul, Marengo (14 juin 1800)
 
Les armes utilisées de 1792 à 1799 sont celles de l'ancienne armée royale ainsi que celles de qualité très médiocre fabriquées par les différents ateliers nationaux.

Le général Cassendi, artilleur de l'Ancien Régime et son adjoint le colonel Cotty, vont faire naître le système An IX auquel succédera le système An XI. L’arme prévue pour les 21 Régiments de Dragons existants à cette époque est identique à celle de la "grosse cavalerie", exception du fourreau qui est en cuir pour les Dragons.

Au début du consulat les Dragons sont équipés soit du modèle à garde à fleurons et de ses dérivés de l'An IV, soit du sabre à garde en demi-panier de 1780 ou de son descendant, le modèle 1790 des chasseurs à cheval.


SABRE DE LA CAVALERIE DE 1784
GARDE À FLEURONS EN CUIVRE

SABRE DE LA CAVALERIE DE 1784
GARDE À FLEURONS EN CUIVRE

SABRE DE LA CAVALERIE
GARDE À FLEURONS EN CUIVRE
(Musée de l' Empéri)

SABRES DE CAVALERIE
& DE DRAGONS,
Variantes révolutionnaires

SABRES DE CAVALERIE
& DE DRAGONS,
Variantes révolutionnaires

SABRES DE LA CAVALERIE
& DES DRAGONS
Modèles de l’An IV



SABRE DE CAVALIERS ET DE DRAGONS,
MODÈLE 1799 modifié 1792, dit "ARCO*", Révolution

* "L'ARCO" provient des crasses du laiton.Le vrai laiton contient 7/10 cuivre et 3/10 zinc, les sabres utilisant l’Arco doivent être de ¾ Arco et ¼ de cuivre pur.

Sabre de cavalerie ou de dragon, modèle
1784/an IV (1796). La fleur de lys qui ornait
 la monture a été remplacée par un 
faisceau de licteur (Musée de l' Empéri)

Sabre « Arco » de Cavaliers et de Dragons, modèle 1783.
Monture en laiton avec fleur de lys amputée
de ses deux parties latérales en 1792.

SABRE POUR LES DRAGONS
Modèles de 1781


SABRE DE DRAGON, MODÈLE 1767, 1775 à 1781,
Monture en demi-panier à trois branches de fer plat 

SABRES DES CHASSEURS À CHEVAL
 MODÈLE 1790

SABRES DES CHASSEURS À CHEVAL
MODÈLE 1790

SABRE DES CHASSEURS À CHEVAL MODÈLE 1790

Sabre modèle "Arco" An IV, reconstitution

Le modèle An IV fut présent dans toutes les campagnes du Consulat en compagnie de ses prédécesseurs toujours en service et, par la suite, des nouvelles fabrications de l’An IX et de l’An XI. Il en subsistait encore un grand nombre dans les mains des vétérans, qui y étaient semble-t-il fort attachés, à la fin de l’Empire et même encore à Waterloo le 18 juin 1815...des répliques sont encore aperçues 2 siècles après....


Sabre modèle "Arco" An IV, reconstitution

SABRE À GARDE DE BATAILLE D'OFFICIER DE DRAGONS (OU DE GENDARMERIE) - époque Consulat

Lame droite à pans creux,
longueur 88,7 cm.

Monture en bronze doré.
Garde à six branches formant une coquille dessinant
une grande palmette,dit à garde de bataille.
Calotte à courte queue.Poignée à section carrée
 en bois entièrement filigrané de cuivre.

  SABRE D'OFFICIER DE DRAGONS - époque Consulat (ou Directoire)

Fourreau cuir à trois garnitures laiton 


Garde en laiton à demi panier ajouré 


Restant de coloration bleui doré au premiers tiers gravé d'attributs militaires


Sources :

La Gazette des armes n°460, janvier 2014
La Gazette des armes n°293, novembre 1998
www.bertrand-malvaux.com
https://collections.louvre.fr
https://www.galeriedemars.fr